mercredi 25 juillet 2007

Le stade fantôme de Brest

Depuis quand le Stade Brestois attend un nouveau stade? 25 ans, 30 ans? On ne sait plus trop. Si, pendant toutes ces années, la municipalité a pu se dédouaner, la situation devient urgente. La LFP a décidé d'imposer des normes élevées d'accueil et de sécurité pour le football hexagonal qui est, de très loin, le pays européen le plus laxiste dans ce domaine.


Nous sommes en 1978, le Stade Brestois est en tête de L2, tout marche bien dans le club qui grandit, tout fonctionne, tout, sauf les infrastructures. L'Armoricaine est vieille, Alain De Martigny, entraîneur-joueur à l'époque s'en inquiète dans une édition de France Football de la même année : "A Brest, les résultats avancent plus vite que les infrastructures". La mairie parle de la construction d'un nouveau stade mais réclame l'aide de l'Etat qui lui répond que le stade doit être à la charge de celle-ci. IL faudrait environ 3 ans alors le président de Brest Bannaire envisage des travaux au stade pour augmenter la capacité."

"L'un des plus inconfortables"

Les années passent. L'Armoricaine devient Francis le Blé, François Yvinec arrive à la tête du club. Les travaux de Francis Le Blé n'ont pas été au bout et seule la tribune Foucauld a été construite, un demi stade en somme. Nous sommes maintenant en 1985, François Yvinec pointe du doigt encore l'immobilisme brestois après un conseil municipal : "Le stade est l'un des plus inconfortables de D1. 20000 places dont 12000 debout en partie non couvertes. C'est un énorme handicap par rapport aux autres. Je suis pour la construction d'un nouveau stade mieux adapté aux contraintes du football actuel (loges, parking' tribunes couvertes, facilité d'accès) qui se situerait à la périphérie Brestoise afin que nos supporters de Morlaix ou Quimper puissent y accéder facilement".
Remplacez D1 par L2 et Michel Guyot pourrait tenir exactement les mêmes propos aujourd'hui, pourtant c'était il y a déjà 22 ans. Le dépôt de bilan du club ne peut être une excuse car il est intervenu six années après les propos du président brestois. Après évidemment, il y a eu ces descentes successives qui ont mis un terme au débat.

Le foot brestois renaît dans son vieux stade


En 2000, le stade brestois 29 se relance enfin et accède au national. Cette montée fait renaître des ambitions dans le club finistérien. En 2002, la municipalité commande une étude qui rend une conclusion sans équivoque. Francis Le Blé est vétuste et un nouveau stade doit être construit dans la BMO.
Au mois de mai 2004, Brest retrouve le monde pro et la L2. Le projet du nouveau stade va devenir réalité, pense-t-on, à ce moment-là...
Quelques travaux d'urgence sont réalisés, des sièges couvrent désormais les marches en béton de la fosse Foucauld ainsi que les gradins de la populaire Route de Quimper. Par ailleurs, des vestiaires voient enfin le jour pour remplacer les installations préhistoriques qui trônaient sous Pen-Huel.
Nous sommes désormais en 2007, Le Stade Brestois attaque sa quatrième saison consécutive en L2 mais la municipalité n'a toujours pas bougé. Depuis trois ans, le maire de Brest serait bloqué par son homologue de Guipavas, Henri Pallier, qui refuserait que le stade se construise sur le fameux site du Froutven. Etonnant le pouvoir que peut avoir un maire sur un tel dossier. Il est vrai que l'avis des maires BMO est beaucoup moins important lorsqu'il s'agit de voter pour un tramway.

Brest veut-il du football?

On peut alors douter et se poser de légitimes questions. La municipalité brestoise veut-elle du football à Brest? On peut noter que le hockey sur glace, qui évolue en troisième division, a eu une patinoire toute neuve, que le basket va avoir son palais des sports. Le stade brestois, lui, réclame un stade depuis 1978 et n'a toujours rien eu.
L'argent, le foncier, les résultats du club. On trouve toujours une raison qui ralentit le dossier du nouveau stade. Une chose est sûre, Dijon, Grenoble, Reims, Ajaccio, Le Havre, Gueugnon, Ajaccio ont moins de soucis. Même Gueugnon, une petite ville d'à peine 9000 habitants a des installations supérieures au stade brestois et continue encore d'améliorer son stade Jean Laville. Toutes ces municipalités ont compris que, pour vivre, un club de football a besoin d'installations dignes de ce nom. Si dans les années qui viennent, Brest ne se dote pas d'un véritable stade, d'un vrai centre de formation et d'un siège social correct, le football professionnel risque de devenir un souvenir lointain.

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